Bastien est paléontologue : sa spécialité ? Étudier les créatures étranges qui naissent de la vape, ce mystérieux brouillard aux propriétés énergétiques extraordinaires qui a recouvert le monde et menace de l’engloutir un peu plus chaque jour. Tour à tour victime d’un dramatique accident en apparence banal duquel il réchappe de justesse et témoin d’un attentat, où sa survie ne tient à nouveau qu’à un fil, il voit son destin basculer. Le voilà pris dans l’engrenage d’une affaire d’espionnage d’envergure internationale, sous les feux croisés d’une société secrète d’assassins, de brutes armées et d’une agence de détectives aux méthodes douteuses. Sans compter qu’une créature cauchemardesque, tout droit venue des Vaineterres, ces zones perdues dans un océan de vape, semble bien décidée à lui faire la peau…
La Forêt des araignées tristes est le premier roman de l’auteur francophone Colin Heine. L’auteur nous plonge dans un monde recouvert par la vape (qui n’est pas sans rappeler la brume de Final Fantasy IX) d’où surnagent des cités construites par les hommes… Qui usent et abusent au quotidien de la technologie même qui produit la fameuse vape.
La vape, ou brume qui recouvre le monde n’a donc rien de naturel et est pleine de dangers, regorgeant d’espèces mutantes et évoluant à toute vitesse, pour la plupart fort hostiles et plutôt du côté prédateur de l’évolution. Mais il est, bien entendu, essentiel pour les humains de mettre au point des expéditions se rendant au cœur de ces terres hostiles afin de récupérer de précieuses ressources (sinon ce ne serait pas marrant)… Personnellement, ce type d’entrée en matière est du genre à susciter vivement ma curiosité de gameuse, avec tout ce que ça comporte d’envie d’explorer ces territoires inconnus, de découvrir les secrets d’anciennes civilisations disparues tout en construisant petit à petit la carte du monde.
Et si j’ai été un peu frustrée de ce côté là, c’est parce que ce roman est dense. Univers steampunk, espionnage, luttes sociales et politiques, mystères, créature terrifiante que rien ne semble pouvoir arrêter (coucou Alien), Colin Heine mélange ici pas mal les genres et le fait plutôt bien. Un univers prenant, une intrigue à plusieurs niveaux loin d’être dépolitisée, des personnages attachants, dont un personnage principal loin d’être l’archétype du héros, le tout servi avec une plume agréable et un rythme bien maîtrisé.
Et le désir d’une suite, car finalement le seul véritable reproche que je puisse faire à ce roman de près de 500 pages est de me laisser frustrée par l’envie d’être plongée au cœur des mystères de la vape. D’autant que le titre, ainsi que la magnifique couverture par Dogan Oztel, nous laissaient supposer un peu plus de ce côté-là !
En résumé :
- Un univers bien mystérieux que l’on a envie d’explorer plus en profondeur
- Des personnages attachants et sympathiques
- Un mélange des genres plutôt bienvenu et réussi !
La Forêt des araignées tristes, Colin Heine, Éditions ActuSF, 487p., 19€, ISBN : 978-2-36629-962-5
Couverture par Dogan Oztel
Pour d’autres avis, ça se passe également chez Le Chroniqueur, Blackwolf, L’ours inculte, OmbreBones, Dreambookeuse, Aelinel, Fungilumini et Boudicca.