Chronique initialement publiée le 4 juin 2010 sur mon ancien blog
Chers lecteurs,
Stratégies du réenchantement, le premier recueil de nouvelles sorti tout droit du prolifique cerveau de Jeanne-A Debats (l’autrice de l’excellente et étonnante novella La Vieille Anglaise et le continent), paru le 14 mai dernier chez Griffe d’Encre, vient d’achever le ravitaillement de mon maigre esprit.
Après la postface, véritable hommage proféré par l’indispensable Jean-Claude Dunyach, je m’interroge. Que dire de plus, face à cet homme qui a déjà tout dit, et qui l’a écrit bien mieux que je ne saurai jamais le faire ?
Que rajouter, mis à part le fait que je conseille l’œuvre au plus grand nombre, car les nouvelles, tantôt mordantes, tantôt amusantes, tantôt prenantes voire déprimantes ou encore encourageantes, tantôt brèves et longues, sont toujours profondes, porteuses de sens, d’une façon de concevoir la Vie ?
Que s’ingénier à écrire, sinon que, de l’Aria Furiosa, qui ouvre ce recueil par le pouvoir de la voix à Nettoyage de Printemps, point final n’ayant pas démérité sa place, en passant par l’inoubliable, la bouleversante et magistrale Fugues et fragrances au temps du Dépotoir, chaque nouvelle possède pleinement sa place au sein de ce recueil, chacune d’elle est essentielle, toutes prennent le temps nécessaire à l’aboutissement sans être entachées par la moindre finition hâtive, la plus petite histoire à demi débutée qui ne prend pas la peine de développer son plein potentiel ?
Hmmm, après mûre réflexion, après avoir fort tourné en rond en me posant ladite question, je me permettrai, alors, un audacieux « Jeanne je t’aime ! » ainsi qu’un simple « Merci ». Merci pour cet appel à l’Humain Merci pour cette libre expression laissée à tous les non-conformes (à Zorn la Psycho irRégulière) à tous ceux qui, par leurs essences et leurs natures, sont incompatibles avec La Norme (ah, ce Gilles…), et surtout, propos éminemment politiques et actuels, à tous ceux qui rejettent ce que l’on veut nous faire passer pour une vie heureuse et normale (Saint-Valentin). Merci pour cette Plume qui, sait, en quelques mots, entraîner le lecteur au cœur d’univers et de vies tantôt fantastiques et science-fictionnelles. Merci pour cet élan de révolte face à l’insoutenable et aux carcans, quels qu’ils soient.
J’élargirai un brin ces propos par la constatation d’un fait qui, au vu de mes récentes lectures, me frappe. Ce retour à l’Humain, à l’Animalité, au Désir, au Brut. À ce qui mord, ce qui cogne, ce qui griffe, ce qui blesse. Philosophie de comptoir que cela, mais, les divers carcans des sociétés technologiques et bien-pensantes au sein desquelles nous vivons ne nous pousseraient-ils pas à l’implosion ?
En clôture à cet article, simply, écrits issus de la quatrième de couv’ de ces Stratégies du réenchantement :
«Devant l’insupportable, il est malaisé de se révolter, mais parfois plus encore de se soumettre.
Huit nouvelles sur l’art et les raisons de dire non, huit stratégies pour réenchanter le monde jusqu’à, parfois, le détruire.»
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